Fanny Bouley monitrice au club depuis quatorze ans, d’abord en planche à voile et maintenant en Wing Foil, revient sur son parcours depuis son arrivée au club, du groupe qu’elle encadre et du sport qu’elle affectionne tant : le Wing Foil.
Peux-tu nous parler de ton parcours et de ton arrivée au club ?
Je viens d’une famille qui n’est pas du tout voileuse. J’ai découvert la voile lors d’un stage d’été en Optimist que mes parents m’avaient offert. J’ai fait une première séance et j’ai tout de suite eu une attirance pour ce sport, mais surtout pour un autre support : la planche à voile.
À la suite de ce stage, j’ai rapidement eu envie de m’inscrire dans un club de voile à l’année, c’est à ce moment-là que je me suis tournée vers La Rochelle Nautique (anciennement la Société des Régates Rochelaise), un club dynamique et qui régatait toute l’année. C’est dans ce club que j’ai appris la planche à voile dès l’âge de quinze ans.
Un ou deux ans plus tard, j’ai pu intégrer le cursus sport étude, où j’ai fait tout mon lycée. Une fois le lycée terminé, j’ai voulu enseigner à mon tour afin de transmettre tout ce que j’avais appris et partager ma passion pour la voile. J’ai donc passé mon brevet d’état.
J’ai commencé à enseigner à l’âge de 20 ans, juste après le lycée, en intégrant la SRR, cette fois-ci en tant que monitrice de planche à voile !
Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir monitrice ?
Ce qui me plaît dans mon métier, c’est le fait de transmettre, de voir mes jeunes évoluer et les accompagner pour qu’ils se dépassent, mais surtout de partager ma passion de la voile. Et puis, j’ai la chance de faire un métier à l’extérieur, où on est en mer tous les jours, je ne voulais surtout pas être dans un bureau.
Pourquoi être passé de la planche à voile au Wing Foil ?
Le Wing Foil est apparu en 2019, à la fin du Covid 19. J’ai essayé ce nouveau sport et ça m’a beaucoup plu. J’ai eu envie de découvrir autre chose.
Ce sont vraiment des sensations différentes de la planche. Il y a l’avantage de pouvoir naviguer par tous les temps (dans du petit temps, dans du gros temps) avec quasiment le même matériel, en changeant juste les tailles de voile. On peut vraiment aller dans la houle avec la wing. Et on découvre l’aspect figure, surf, qu’on ne retrouve pas forcément en planche.
Pourquoi avoir créé les stages de Wing Foil à La Rochelle Nautique ?
En réalité, les stages de Wing Foil ont été créés grâce à l’initiative d’un ancien stagiaire BPjeps du club, qui venait de Nouvelle-Calédonie. Dans le cadre de son projet de BPjpes, il a développé le Wing Foil au club. Après son retour en Nouvelle-Calédonie, on a continué les stages et ça a tout de suite accroché. On s’est dit qu’il fallait continuer, aller plus loin et créer une école de sport.
Peux-tu nous parler de ton groupe en Wing Foil et de ses ambitions ?
Nous avons démarré l’activité Wing Foil, il y a à peine six mois.
Dans mon groupe, j’ai sept jeunes, de dix à seize ans. Le niveau est très hétérogène, il y a de belles progressions grâce à deux entraînements par semaines et des stages de perfectionnement pendant les vacances.
Les jeunes adhèrent vraiment à la discipline, je suis heureuse d’avoir une équipe de jeunes motivés, cela me motive aussi à faire de belles choses et à m’investir pour eux. D’un point de vue compétition, nous avons de nombreuses WingCup de programmées sur l’année. Ils vont avoir l’opportunité de se sélectionner pour le Championnat de France qui va avoir lieu à la Toussaint à Leucate.
Le Wing Foil est en pleine émergence : que penses-tu de son potentiel, de son évolution ?
L’arrivée de cette nouvelle activée est une belle opportunité pour le club, néanmoins je pense que son développement pourrait faire disparaître certaines séries.
On le voit en ce moment avec les jeunes du club, à l’âge de 13 ans, ils quittent l’optimist et ne veulent pas forcément continuer le bateau, ils veulent quelque chose de plus fun. Le Wing Foil a ce côté plus extrême, vitesse, on est au-dessus de l’eau, ça ne fait pas de bruit, ça vole, c’est agréable.
J’ai récupéré beaucoup de jeunes qui faisaient du dériveur avant, un support pourtant totalement différent.
L’autre dimension à prendre en compte également, c’est la praticité du support, il est très accessible, car il ne nécessite pas de remorque pour être transporté. On peut partir d’une plage avec son matériel dans la voiture et c’est parti !
Tu as 34 ans, as-tu des projets pour l’avenir, comment tu te vois dans quelques années ?
Je me sens très bien où je suis pour le moment. J’aime l’enseignement et la formation, j’ai pas mal évolué au sein du club avec notamment la formation de moniteur saisonnier.
Ce que j’aime le plus c’est avoir un public débutant qui s’initie à la régate. J’aime leur apprendre la discipline et prendre goût à ce sport.
Pour ma part, le haut niveau ne m’a jamais vraiment attiré. Je pense que je n’avais pas assez de motivation pour commencer, j’aime m’amuser et naviguer comme j’en ai envie et quand j’ai envie.